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Portrait
Guilaine Dodane : "Le Théâtre doit créer émotion, réflexion et lien"
La nouvelle directrice du Théâtre de Poissy, Guilaine Dodane, raconte son parcours et dévoile ses ambitions.
Pouvez-vous nous présenter votre parcours ?
"J’ai eu la chance de naître dans une famille de musiciens qui m’a transmis sa passion. J’ai à mon tour suivi des études musicales au Conservatoire à rayonnement régional de Paris et vécu des expériences artistiques qui ont eu un rôle fondateur dans mon parcours. La pratique de la musique en orchestre, où tous les musiciens sont indispensables et complémentaires, m’a fait découvrir la valeur et le sens du collectif. J’ai souhaité travailler dans le secteur culturel pour transmettre cet amour de la musique et des arts vivants en général. J’ai eu des missions en programmation artistique et en gestion de projet pour l’Orchestre de Paris, Radio France et le Collège des Bernardins notamment. J’ai ensuite créé ma société qui avait pour objectif d’orchestrer les savoir-faire dans le secteur culturel pour accompagner les territoires et les lieux culturels."
Le théâtre tient un rôle essentiel à vos yeux…
"Le sens d’un théâtre comme celui de Poissy, en cœur de ville, est de créer du lien et du sens. Un théâtre qui fonctionne est un lieu qui crée de l’émotion, nourrit la réflexion et rassemble. Dans le contexte de crise et de violence que nous traversons actuellement, il me semble essentiel que des lieux comme le théâtre puissent nous rassembler et redonner du sens au fait d’être ensemble. Le théâtre doit cultiver le goût de la rencontre, du partage et de l’ouverture aux autres et au monde."
Quel regard portez-vous sur ces premiers mois à la tête du Théâtre ?
"J’ai été frappée par l'attachement du public du Théâtre. Poissy est une exception quand on observe les chiffres de fréquentation à l’échelle nationale. Cela montre l’ouverture d’esprit, la curiosité et la confiance du public dans la programmation. Dans la continuité de ce qu’a fait Marc Pfeiffer (son prédécesseur à la tête du Théâtre décédé le 27 janvier 2023) toutes ces années, j'ai à cœur d’en faire un lieu qui fédère, autour d’une équipe particulièrement investie et soudée. Je tiens également à remercier Madame le Maire, Sandrine Berno Dos Santos, et l’adjointe à la culture, Karine Emonet-Villain, pour leur accueil et leur confiance. Il existe une ambition forte des élus concernant la politique culturelle avec la volonté de faire de Poissy un pôle culturel toujours plus important et innovant dans l’Ouest parisien. Ce contexte territorial et politique est particulièrement porteur et stimulant, d’autant plus dans un théâtre de cette envergure."
Un spectacle a déjà particulièrement retenu votre attention ?
"L’Estival a été un moment fort sur le plan artistique et humain. La programmation éclectique avec des jeunes talents et des têtes d’affiche a rassemblé un public nombreux et intergénérationnel. C’est une force de rendre la musique francophone accessible au plus grand nombre. Aussi, j’ai été touchée par ces bénévoles, dont certains donnent un mois de leur vie pour ce festival, et marquée par cette énergie, cette chaleur humaine et cette convivialité qui participent de la singularité de l’événement."
Quelles sont vos ambitions pour la prochaine saison ?
"Je souhaite que le théâtre continue de déployer une programmation éclectique, ouverte à toutes les disciplines : musique, théâtre, danse, cirque, humour. Nous avons une mission de service public, nous devons toucher tout le monde d’autant que la diversité est une richesse de Poissy. Je souhaite également placer la question de l’éducation et de la transmission au cœur du projet. Nous devons être un lieu de citoyenneté qui prépare l’avenir. Dans cette optique, nous allons développer une programmation pour les jeunes à la fois sur le temps scolaire et familial. Un objectif qui accompagne le précédent est de proposer des moments spécifiques de rencontre avec les artistes en marge des spectacles. Cela pour accompagner l’expérience, favoriser la proximité entre les artistes et le public et vivre des moments singuliers. Enfin, le Théâtre de Poissy doit être un lieu innovant et créatif qui, en parallèle de la programmation de têtes d'affiches, donne la parole aux jeunes générations d’artistes et soutient la créativité. Faire du Théâtre de Poissy un lieu ouvert sur le monde, dans cette ville d'avenir, est un défi et une opportunité qui s'annoncent passionnants."
Retrouvez toutes les informations sur le Théâtre et la saison 2023-2024 sur la page dédiée
Céline Choquet, ça balance pas mal à Poissy
Entrée dans la danse dès son plus jeune âge, Céline Choquet transmet sa passion à ses élèves pisciacais depuis 2012. Travailleuse acharnée, elle peaufine actuellement sa nouvelle comédie musicale "Résiste", programmée les 23 et 24 septembre au Forum Armand-Peugeot.
Larmes et rires s’invitent souvent dans le gymnase du Cosec durant ses séances. Céline Choquet n’enseigne pourtant pas le théâtre mais la danse : « J’aspire à ce que les élèves ressentent des choses et les transmettent au public. Lors d’un spectacle, la salle doit vivre, s’amuser, pleurer. Et ce sont les émotions et l’interprétation des danseurs qui provoquent cela. »
Un besoin viscéral pour la professeure de 37 ans diagnostiquée Haut Potentiel Emotionnel (HPE) et donc dotée d’hypersensibilité émotionnelle, d’un haut degré d’empathie et de résilience. Une combinaison qui l’a guidée toute sa vie : « Mon papa ne s’est pas occupé de moi. Mais à mon premier spectacle de danse à 4 ans, il m’a enfin regardé. Je me suis dit que si je me débrouillais bien, il deviendrait peut-être fier de moi. »
Bercée par l’opéra rock Starmania, Céline Choquet rêve de comédies musicales. Mais après ses années collège et lycée au Corbusier, elle passe un BTS d’esthéticienne « pour satisfaire ses parents ». Animée par « le besoin de se rendre utile », elle pratique en hôpital pour des personnes suivant une chimiothérapie notamment.
La musique résonne toutefois trop fort en elle. Un pas de côté l’emporte sur les planches d’une école de comédie musicale, puis à l’Académie Internationale de la Danse et à New York au sein du prestigieux Broadway Dance Center. Si elle performe à plusieurs reprises notamment dans des émissions de la Star Academy, c’est finalement vers l’enseignement de sa discipline qu’elle se tourne.
Miss Maman Île-de-France
« J’ai rapidement compris lors des castings que physiquement, je ne rentrais pas dans le moule. Je suis devenue prof de danse puis j’ai créé le Poissy Dance Center. La bienveillance, le respect de soi et des autres en sont les maîtres-mots », insiste celle qui donne 22h de cours par semaine à plus de 300 élèves dont une partie anime de nombreux événements pisciacais : Grande parade de Noël, Marché des terroirs et de l’artisanat ou encore matchs du Poissy Basket.
Une philosophie qui porte ses fruits : « Alors que certains sont intimidés à la rentrée, cette année encore la quasi-totalité de mes élèves de 4 à 55 ans a participé au gala de fin d’année au Forum Armand-Peugeot devant près de 1 500 personnes sur deux représentations. Et les étoiles dans leurs yeux et ceux de leurs proches à la fin du spectacle sont de magnifiques récompenses. »
Cette année, le FAP aura droit à une double dose d’étoiles. Après avoir créé un spectacle sur Starmania, cette stakhanoviste, élue Miss Maman Ile-de-France 2022, mène de nouveau la danse pour un show hommage à Michel Berger et France Gall intitulé "Résiste". « Je me retrouve dans les chansons de ces deux artistes », confie cette maman célibataire de deux enfants de 4 et 2 ans. Le show, à savourer au Forum Armand-Peugeot les 23 et 24 septembre et principalement préparé au Cosec, s’annonce aussi émouvant que spectaculaire. Au programme, d’immenses tubes tels que "Résiste", "Il jouait du piano debout" ou encore "Si maman si" revisités par la troupe EvyDanse, composée d’un orchestre, de huit chanteurs et d’une vingtaine de danseurs. De quoi faire couler de l’encre, de la sueur…et des larmes.
Clémence Pénicaud croque la vie à pleine encre
A l’occasion du Festival du livre, le #Poissy a rencontré Clémence Pénicaud, illustratrice jeunesse dont la palette s’élargit d’année en année. Outre ses réalisations pour les maisons d’édition, la Pisciacaise anime des ateliers créatifs et esquisse des envies d’écrire.
Vous ne l’avez peut-être pas remarqué mais Clémence Pénicaud s’est affichée au mois de juin dans tout Poissy. L’illustratrice a activement participé au premier Festival du livre en s’adonnant à une séance de dédicaces mais aussi en créant l’affiche de l’événement organisé du 28 juin au 1er juillet par la Librairie du Pincerais, en partenariat avec la Ville et ses médiathèques. L’occasion de (re)plonger dans ses livres jeunesse tels que "Un éléphant dans ma poche" ou "Qui a fait pipi dans mon lit ?". Au risque d’avoir soudainement envie de sauter dans un pyjama, dessiner des animaux, courir avec eux, cuisiner un gâteau et plonger dedans…
Clémence Pénicaud a le pouvoir de dessiner sur le visage de ses lecteurs un sourire aussi large que le sien et celui de ses personnages. Des personnages vivants et lumineux. À l’image de son atelier pisciacais où ils grandissent : un espace chatoyant attenant à sa maison, niché en plein centre-ville. On y trouve naturellement le matériel de prédilection de l’artiste (encre de chine, gouache, aquarelle, fusain...), ses derniers croquis et de nombreux albums jeunesse dont elle est une grande consommatrice : « En dévorant les livres de Roald Dahl en CM1, je me souviens avoir découvert Quentin Blake, son illustrateur, et m’être dit que c’était un génie ! Il fait passer des émotions incroyables et je réalise alors que c’est le métier que je veux faire ! »
« FAIRE PASSER DES ÉMOTIONS »
Pour s’en assurer, quelques pages plus tard elle aiguise ses crayons à l’Atelier de Sèvres (Paris 6e), à l’École Estienne (Paris 13e) puis à l’École supérieure des Arts décoratifs de Strasbourg : « Des années passionnantes au cours desquelles j’approfondis le dessin et la narration. ». Treize ans après ses débuts, la Pisciacaise de 39 ans est toujours aussi « fascinée par ce métier qui lui permet de raconter des histoires en plus de l’histoire et faire passer des émotions ».
Clémence Pénicaud, dont l’énergie déborde autant que ses couleurs, multiplie aussi les rencontres avec les enfants : animation d’ateliers créatifs, interventions dans des écoles, médiathèques, salons du livre, participations à des événements comme Partir en Livre au Parc Meissonier : « J’adore partager avec les enfants. Mon travail d’illustration nourrit la créativité de mes ateliers et vice-versa. Il m’est arrivé de coincer sur une histoire et les enfants dans leur créativité et sensibilité extraordinaires m’ont aidée à voir les choses autrement. Les enfants ont une imagination folle, ils voient une planche de bois et s’imaginent surfant sur la plage ! »
Autre source d’inspiration, Poissy dont certaines maisons en meulière ont pris place dans ses livres : « Le Parc Meissonier, la forêt, les sentes, le restaurant La Bonne Planque où sont exposés une dizaine de mes dessins… Il y a plein d’endroits fabuleux où infusent mes idées. » Et la Pisciacaise de 39 ans ne compte pas s’arrêter là : « Imaginer une histoire, c’est délicieux. À l’instar des "Ateliers du petit artiste", j’ai très envie d’écrire moi-même mes histoires. » Une perspective qui suscite la gourmandise.
Valerio Fasciani, la Dolce Vit’art
Restaurateur d’art dans les plus grands monuments, Valerio Fasciani a dévoilé ses propres œuvres à la Maison de Fer à l’occasion de la Nuit Blanche à Poissy. Un travail réalisé par le natif de Rome dans la quiétude de son atelier pisciacais, sur les terres de l’ancien prieuré royal.
Le mois dernier, dans les pages du #Poissy 238, Agnès Guignard descendante d’Ernest Meissonier évoquait « le milieu d’artiste inouï » établi aux siècles derniers sur le site de l’ancien prieuré royal. Si les années ont passé, la créativité n’a cessé de germer. En témoigne l’œuvre de Valerio Fasciani, qui a animé les visiteurs de la Maison de Fer à l’occasion de la Nuit Blanche à Poissy le samedi 3 juin. Le natif de Rome « a été capturé en 2004 par Poissy et en particulier l’enclos de l’Abbaye où changent l’atmosphère, l’époque et même le climat, beaucoup plus humide. »
L’artiste peintre et plasticien y travaille sur les thèmes qui lui sont chers tel que la liberté. L’une de ses dernières réalisations le présente ainsi en cage derrière de fragiles barreaux surplombés de corbeaux comme pour évoquer les rassurantes limites que l’homme s’impose à lui-même.
« C’est génial de participer à cette Nuit Blanche, s’enthousiasme-t-il avec cet accent qui vous fait voyager dans les ruelles de la cité éternelle. Les gens que je côtoie à Poissy ne savent pas nécessairement ce que je fais et je suis curieux de voir leur réaction. C’est toujours très intéressant, parfois très émouvant. L’art est un besoin profond. Des choses me font réagir et il me faut leur donner une forme. L’art est un raccourci dans l’échange, une façon de parler sans parler qui me permet ainsi à la fois d’exprimer mon point de vue et d’aller à la rencontre des autres. »
« L’ART EST UN RACCOURCI DANS L’ÉCHANGE »
Créer n’a pourtant pas toujours été aussi évident pour Valerio Fasciani : « J’ai commencé à dessiner tout petit et à onze ans mes parents m’ont offert mon premier chevalet et une toile. Mais deux ans plus tard, ils m’ont interdit de faire des études artistiques. Je me suis alors complètement éloigné de l’art, j’ai fait comme si cela n’existait pas. Je suis devenu banquier, comme mon père. »
Mais en 1980, alors âgé de 26 ans, il reprend crayons et pinceaux façon rouleau compresseur : « Je quittais le travail à 17h et peignais jusqu’à minuit. » Neuf ans plus tard, une amie restauratrice de peintures va lui permettre de s’y consacrer plus encore. Cet autodidacte qui a étudié dans un lycée scientifique devient restaurateur d’art : « La restauration n’est pas aussi romantique qu’on l’imagine. Ça peut être très physique. Mais je voulais vivre au milieu des couleurs et des peintures. J'ai le privilège de fréquenter des endroits incroyables. »
En 2002, Valerio Fasciani atterrit ainsi à la Galerie d’Apollon au Louvre où il rencontre la Pisciacaise de naissance Isaline, sa future femme, qui va l’embarquer avec ses pinceaux qui « l’accompagnent toujours » pour la cité saint Louis. Ensemble, ils vont ensuite être missionnés dans la Galerie des Glaces à Versailles.
« Ce métier me permet de rester en contact avec la matière, d’expérimenter de nombreuses techniques : aquarelle, gouache, chaux. C’est une école. Ça me nourrit, ça m’inspire », confie l'homme de 69 ans qui travaille actuellement au-dessus de l'hémicycle de l'Assemblée Nationale dans une salle peinte par Evariste Fragonard et qui souhaite continuer « tant que sa santé le lui permet ». Alors, santé !
Agnès Guignard, passeuse d'histoire
Depuis 1984, Agnès Guignard, descendante d’Ernest Meissonier, réside sur le site de l’ancien prieuré royal où le célèbre artiste avait pris ses quartiers au XIXe siècle. Le lieu idéal pour assouvir sa passion : percer l’histoire à jour et la partager.
Le prieuré Saint-Louis fondé par le roi Philippe le Bel et les ateliers d’Ernest Meissonier berceaux de toiles exposées dans les plus prestigieux musées du monde. De copieux chapitres de l’histoire de Poissy ont été écrits à l’entrée de l’enclos de l’Abbaye. Au sens propre, de nombreuses pages continuent de s’y écrire sous la plume d'Agnès Guignard, descendante d’Ernest Meissonier.
Celle dont l’arrière-arrière-grand-père fut l’un des plus éminents peintres du XIXe siècle habite le site de l’ancien prieuré acquis par celui-ci en 1846. Domaine qu’elle a découvert pour la première fois un siècle plus tard à l’âge de deux ans.
Un endroit foisonnant d’histoires où s’est forgée sa passion : « Le passé était extrêmement présent. Notre famille vibrait pour l'histoire. Ma grand-mère Jenny Meissonier, petite-fille d’Ernest, était pleine de souvenirs. Je lisais les livres qu’elle avait lus étant enfant et passais d’une époque à l’autre. À l'âge de 14 ans, je me suis mise à lire les vieilles lettres puis les carnets dans lesquels les gens fixaient le temps. Ce n'est pas toujours évident à transcrire car parfois rédigé dans d'autres systèmes d'écriture mais ce sont de formidables mines d’informations, de magnifiques mosaïques. Au-delà des dates s'y dessinent des silhouettes. J'ai beaucoup entendu parler de ces personnes et j'ai par moments l'impression d'entrer dans des mondes parallèles. »
Agnès Guignard aime autant arpenter que raconter l’histoire. En 1968, elle passe l’agrégation d'histoire-géographie et enseigne successivement au lycée à Caen puis à l’université à Nancy : « Après mai 1968, les établissements étaient en ébullition, c’était passionnant. » En 1977, elle suit son époux ingénieur à Dakar puis à Abidjan où elle enseigne l’histoire du moyen-âge et de la Côte d’Ivoire. Sept ans plus tard, la famille Guignard revient en France et s’aménage un pied à terre dans la propriété façonnée par Ernest Meissonier. Un court séjour toujours en cours.
« FAIRE PARLER L'HISTOIRE DES LIEUX »
C’est à cette époque que sont lancées les Journées du patrimoine qui enthousiasment naturellement Agnès Guignard : « Dès le début, nous avons ouvert nos portes. La communication se réduisait alors à une affiche à l'entrée mais il y avait déjà énormément de monde alors nous avons demandé au Musée du Jouet de distribuer des tickets. »
« C’est important de faire parler l’histoire des lieux d'autant que la plupart des bâtiments ont disparu et que l’histoire est en creux ici. Je continue de lire et d’apprendre régulièrement des choses. Je deviens donc de plus en plus bavarde durant les visites », s'amuse-t-elle.
Attachée à « faire revivre le passé », Agnès Guignard écrit aussi pour les publications du Centre d’études historiques et archéologiques (CEHA) de Poissy et continue de nourrir des projets : « Je souhaite réaliser un livre d’images à partir de documents présents ici. Beaucoup de croquis et d'aquarelles n’ont pas été achevés par les nombreux artistes qui ont vécu ici. Ernest Meissonier est le plus connu mais tout le monde dans la famille était artiste comme son fils Charles. Il y avait également des maîtres verriers, des sculpteurs. C’est un milieu d'artiste inouïe. » Avec encore de beaux jours devant lui.
Philippe Delaporte, une Porsche ouverte sur le monde
Enfant de Poissy, Philippe Delaporte a assisté à l’inauguration du centre Porsche Paris Ouest : un beau clin d’oeil pour cet aventurier qui a bouclé avec ses fils un tour du monde en Porsche 928 !
Huit générations de 911, trois générations de speedster, deux 2007 RS, trois supercar, la 936 vainqueure des 24h du Mans 1981… Pour l’inauguration du centre Porsche Paris Ouest le 13 avril, la firme de Stuttgart avait réuni des modèles mythiques de la marque. Au milieu de ces légendes, la Porsche 928 de Philippe Delaporte raconte une histoire singulière, loin des circuits et de l’image de vitesse associée à Porsche : celle d’un passionné qui a emmené ses fils et sa voiture de collection sur des routes, pas toujours praticables, tout autour du monde. Le 28 mai 2016, accompagné de son aîné Gauthier, celui qui a vécu à Poissy jusqu’à ses 26 ans, part de Paris pour rejoindre Tokyo en traversant l’Europe puis la Russie, via la transsibérienne de Saint-Pétersbourg à Vladivostok. Fin septembre, une fois que la 928 a traversé le Pacifique en cargo, Philippe Delaporte reprend la route, cette fois avec son cadet Baudoin, pour rallier New York depuis Anchorage en Alaska en empruntant des chemins de traverse qui les mènent au cercle polaire, à San Diego, Miami et Washington…
104 jours de voyage, 14 pays traversés, 34 491 kilomètres parcourus. Une aventure extraordinaire « au cours de laquelle nous avons vécu des moments intenses de découverte, de paysages, de rencontres, parfois d’anxiété mais jamais de doute, se remémore tout sourire le baroudeur. Nous avons vécu quelque chose d’unique, une véritable épopée ! » Une épopée qui prend ses racines dans la jeunesse même de Philippe Delaporte : fils d’un ingénieur travaillant à l’usine Simca puis Chrysler, il baigne dans le milieu de l’automobile lors de ses années pisciacaises.
Mais très vite, Philippe Delaporte rêve d’ailleurs. En 1977, bac et permis en poche, il prend la route de l’Iran en 4L ! « Chaque jour a été une découverte, une aventure avec des pannes, des galères, des rencontres. Ça a été un déclic : Cette voiture m’a donné un sentiment de liberté et le goût du voyage. » Suivent, pendant ses études de médecine, la traversée du Sahara (1979), la montée vers le Cap Nord (1983) et enfin la traversée de l’Afrique jusqu’à Kinshasa (1983).
Après ses périples, la 4L est remisée au garage et le globe trotter bâtit sa vie d’homme. Marié, père de deux enfants, directeur des opérations dans le shipping, il conserve sa passion pour l’automobile qui se traduit par l’achat de voitures dont il a toujours rêvé : une Jaguar MK2 de 1962, un Land Rover Defender…et la Porsche 928.
La passion automobile coulant dans les veines de la famille Delaporte, c’est Baudoin qui, bercé par les récits d’aventure de son père, lui propose de partir en raid en 2011, direction l’Iran. Gauthier voulant à son tour embarquer pour un voyage en 928, l’idée de boucler un tour du monde avec ses deux fistons s’impose vite.
L’histoire, extraordinaire, connaît un énorme retentissement dans la communauté Porsche : la 928, devenue une star, est présentée lors de salons et d’événement… Comme l’inauguration de la concession de Poissy. Un sacré clin d’œil du destin pour Philippe Delaporte, qui avait vu sa première 928 avenue du Cep ! « La boucle est bouclée », sourit celui qui est prêt à partir de nouveau au volant de son engin, vers l’Australie ou l’Amérique du Sud : « Les itinéraires sont prêts, la voiture aussi », avance le Pisciacais de cœur. A n’en pas douter le bonhomme aussi !