Bénévole dans la réserve communale de sécurité civile à Poissy, Rémi Devilleneuve est aussi un coureur longue distance qui vient de terminer la mythique Diagonale des Fous à La Réunion.
Samedi 22 octobre, sur les coups de 21h, Rémi Devilleneuve est devenu un fou. L’un de ces coureurs qui ont franchi la ligne d’arrivée d’une des courses les plus difficiles au monde, la Diagonale des Fous de la Réunion. Jugez plutôt : 165km de distance pour 10 000 mètres de dénivelé positif, en un peu moins de 48h (47h55’21“ pour être précis). Alors, à l’heure du bilan, deux jours après ce défi insensé, le Pisciacais balance encore entre deux sentiments : « C’était génial, l’ambiance est incroyable tout au long du parcours mais en même temps inhumain, évoque-t-il. On ne fait jamais deux pas identiques, ça fracasse le corps et l’esprit, on est poussé dans ses retranchements. » Dans les moments plus difficiles, « le mental est primordial, assure celui qui a commencé les longues distances en 2018 avec les 100km de Millau. C’est lui qui me permet d’avancer quand mon corps dit non. Je trouve le petit supplément d’énergie pour aller plus loin dans les paysages, un coup de vent qui rafraîchit, dans un encouragement, une musique… ça nourrit mon envie d’avancer. » Comme au 105e kilomètre de la Diagonale des Fous, quand le dossard 2 111 se pose une heure et songe à l’abandon. Une sieste de 10 minutes, un peu de nourriture et les messages de soutien comme ceux du groupe scout de Poissy ou de l’équipe du restaurant La Chaumière lui donne la force de repartir et de rallier l’arrivée ou l’attendent sa femme et ses trois enfants.
165km, 10 000m de dénivelé positif en près de 48 heures
Après quelques jours de vacances sur “L’île intense“, la famille va retrouver Poissy, où elle s’est installée en 2012 : « Nous sommes venus pour nous rapprocher du travail de ma femme et nous avons été séduits : on y retrouve tous les atouts d’une grande ville à taille humaine, avec la forêt à proximité, du dynamisme, des activités. Les enfants font du sport à La Saint-Louis de Poissy, de la musique au Club Péguy, sont aux scouts… », détaille celui qui s’investit en retour dans la vie de la cité. En 2019, ce patron d’une entreprise de prévention des risques fait partie, tout comme sa femme Stéphanie qui travaille à l’usine Seine aval à Achères, des premiers inscrits à la réserve communale de sécurité civile : « Il nous semblait intéressant de mettre à profit notre expérience pour la ville et ses habitants, développe celui qui a été pompier volontaire et bénévole à La Croix Rouge pendant ses études. En cas de crise, ce dispositif peut être un véritable atout notamment en permettant aux forces de sécurité et de secours, de rester dans leur cœur de métier, en s’appuyant sur les bénévoles pour des tâches annexes. Nous sommes un maillon de la chaîne, la petite fourmi qui fait que chacun se concentre sur sa mission. Si une crise urgente éclate, je lâcherai mon activité sans hésiter. »
Entre vie de famille et professionnelle, engagement associatif et sportif, Rémi l’ingénieur de formation l’avoue en souriant, « j’ai une vie millimétrée. Je planifie les scénarios, je me pose 1 000 questions. Mais ce n’est pas un problème car je fonctionne comme ça pour tout. Et au final, je profite de tous les moments à fond. »