Résidente de la RPA (résidence autonomie) Les Ursulines, Denise Gaby vit des semaines trépidantes. Après avoir soufflé ses 100 bougies, l’ancienne blanchisseuse des Mureaux s’est illustrée lors d’un concours de poésie.
Un repas en son honneur pour ses 100 ans, une ovation et et des larmes déclenchées par ses dernières créations, un discours du maire Karl Olive, des photos d’elle accrochées au mur, … Denise Gaby est une vraie star à la RPA (résidence autonomie) Les Ursulines où elle habite depuis 2019.
Mais pour le personnel et les résidents, « Madame Gaby » rime simplement avec poésie et sympathie. La doyenne des Ursulines consacre ainsi une grande partie de son temps à ébaucher des alexandrins. « Un jour une de mes arrière petites-filles, Alice, m’a écrit avec un poème. J’ai trouvé ça très intéressant et je lui ai répondu de la même manière, confie-t-elle. J’ai toujours aimé la poésie, notamment Paul Éluard, mais je n’avais jamais pensé à écrire. Ça me détend et ça m’oblige à me rappeler de ce que j’ai vu dans ma vie. Je me prends vraiment au jeu. »
Au point de s’emparer le 19 mars dernier de la deuxième place du concours organisé par la Caecilia (Les Amis du Conservatoire de Poissy) dans le cadre du Printemps des poètes. « Je voulais voir si ce que j’écrivais était valable. Je pense que je vais en écrire une dizaine et demander à mes enfants de me faire un livre. Je vais finir par gagner ma vie comme poétesse », s’amuse-t-elle.
Une correspondance poétique
Avant d’ambitionner une reconversion en tant que poétesse, la Parisienne de naissance a travaillé comme blanchisseuse, métier qu’elle a appris dans la boutique de sa mère dans le 13e arrondissement avant d’ouvrir son enseigne aux Mureaux en 1953. L’occasion pour elle de développer son autre passion, les autres. « Être seule, ce n’est pas mon truc. Là, je voyais du monde tous les jours. Je repassais du matin au soir et les gens me racontaient leur vie. Une petite grand-mère, qui n’avait pas chaud chez elle, venait souvent. Je lui donnais une chaise et elle me parlait », se souvient-elle.
C’est en 2003 que Denise Gaby, dont le mari Maurice s’est éteint en 1966, vient s’installer à Poissy : « J’adore m’y promener en centre-ville. Je suis Parisienne, j’aime les gens, j’aime ce tourbillon. »
Celle qui est à la tête d’une famille de deux enfants, quatre petits-enfants et dix arrière-petits-enfants âgés de 4 à 24 ans, y découvre la RPA qu’elle fréquente quasi quotidiennement. Elle vient y disputer des parties de belotte avec les résidents et se prend de passion pour le tarot dont elle apprend les règles à 92 ans. Six ans plus tard, elle décide de s’installer aux Ursulines, juste au-dessus de sa salle de jeux favorite.
« Un lieu de partage » dans lequel elle a eu « la joie de souffler ses 100 bougies » en compagnie de ses proches, des résidents et de Karl Olive qui en a profité pour lui remettre la médaille d’honneur de la Ville et lui témoigner son affection : « Tous les enfants de Poissy aimeraient avoir une maman comme Denise. Vous incarnez la gentillesse, la fidélité, la bienveillance. Et plus elle traverse l’histoire, plus elle est jeune dans sa tête.» La rime, le meilleur anti-rides.