C’est un voyage dans le temps que propose une promenade dans l’enclos de l’Abbaye : un espace chargé d’histoire à quelques pas du centre-ville.
Du monastère des Dominicaines, il ne reste plus que des souvenirs : le parc et son vivier, le mur d’enceinte et ses tours que l’on peut encore voir rue Michel-de-l’Hospital et rue de la Tournelle, la grange, dont les dimensions restent impressionnantes malgré l’amputation de plus de la moitié de sa longueur et surtout l’enclos de l’Abbaye. En franchissant le porche de la porterie du XIVème siècle (qui accueille maintenant les collections du Musée du Jouet), le visiteur quitte le monde bruyant et agité de la ville et se trouve brusquement plongé dans l’ambiance d’un autre temps. Il peut alors suivre le chemin qu’empruntaient les religieuses, leurs visiteurs royaux ou, plus modestes, leurs domestiques et tout le personnel de l’Abbaye.
Fondé l’année de la canonisation de saint Louis (1297), construit sur ordre de Philippe le Bel, le long de l’enceinte ouest de la ville, le prieuré royal pouvait accueillir jusqu’à 200 jeunes filles de la noblesse. L’église principale du couvent était de grande taille (82,5 m de long sur 30 de large) dans le style gothique flamboyant. “Pour la première fois dans l’histoire de l’ordre (dominicain), une église pouvait rivaliser avec une cathédrale par son plan, ses dimensions et son parti architectural” explique Alain Erlande-Brandenburg.
Vendu comme Bien National à la Révolution, le monastère est divisé entre différents acquéreurs et la priorale sert de carrière de pierres pendant plus de vingt ans. Le peintre Ernest Meissonier s’installe au sein de l’enclos en 1846. C’est là qu’il peint la plupart de ses œuvres et qu’il accueille ses élèves parmi lesquels son fils Charles, Lucien Gros, Édouard Detaille, Daniel Ridgway Knignt, Alphonse Moutte. La grange de l’Abbaye dont le toit est soutenu par une charpente irrégulière remarquable, accueille des expositions temporaires. Cette allée privée est ouverte aux promeneurs.
Dans le cadre de la politique de mécénat mise en place par la ville, une souscription en partenariat avec la Fondation du Patrimoine a été lancée pour restaurer le Prieuré royal.