Questions au Dr Dominique Lefebvre, radiologue à Poissy
Que représente le dépistage du cancer du sein dans votre activité ?
« 70% de notre activité est aujourd’hui consacrée au cancer du sein. Radiologues, manipulateurs : nous avons tous suivi des formations qui nous permettent d’être agréés pour le dépistage organisé même si nous effectuons aussi beaucoup de mammographies sur ordonnances, prescrites par les médecins traitants. Notre équipement est aux normes et contrôlé tous les six mois pour voir si la qualité des clichés est toujours bonne et si la dose de rayon X est conforme. Nous sommes pour ainsi dire spécialisés dans ce domaine.
En quoi l’examen radiologique est-t-il important ?
Il faut rappeler qu’une femme sur neuf sera touchée par le cancer du sein et que même si les facteurs de risques (âge, antécédents familiaux, mode de vie…) existent, la plupart des personnes atteintes n’en présentent pas. C’est une maladie qui concerne toutes les femmes d’où l’importance du dépistage et de la mammographie. Elle permet de détecter de nombreux cancers avant la palpation clinique, et ainsi de diminuer la mortalité (3 cancers du sein sur 4 guérissent), la lourdeur des traitements et des séquelles. La mammographie est un examen primordial.
Que diriez-vous aux personnes qui craignent cet examen ?
Qu’il ne faut pas avoir peur. La mammographie est indolore et rapide. Nous prenons quatre clichés, cela dure 10 minutes maximum et l’on donne immédiatement notre diagnostic de première lecture. Les doses de radiation sont quant à elle très faibles, minimes par rapport au bénéfice d’un examen. C’est d’autant plus important pour les femmes de 50-74 ans : 75% des cancers sont détectés sur cette tranche d’âge.
Comment vous êtes vous adaptés au contexte sanitaire ?
Nous avons mis en place un protocole strict : les machines ainsi que tout le matériel sont désinfectés entre chaque passage de patientes, entre chaque mammographie, le masque est obligatoire… Durant le confinement, nous avons quasiment dû arrêter les examens, les dépistages n’ont pu avoir lieu. Nous ne traitions plus que les urgences. Nous sommes actuellement en train de rattraper le retard. Il ne faut surtout pas hésiter à venir consulter. Même si les invitations au dépistage organisé datent du début de l’année, elles restent valables. »