Des décors qui vous plongent immédiatement dans l’ambiance d’une salle du cinéma Pathé Corbu, du laboratoire d’un scientifique fou ou d’une prison voire dans une atmosphère de fin du monde ; des affiches dignes de films réalisées par des étudiants de la section arts appliqués ; des énigmes et des scénarios recherchés et inventifs ; des mécanismes ingénieux pour ouvrir les coffres recelant les clefs pour sortir des salles.
Même pour les professionnels que sont Romain, Cassandre et Edouard, qui gèrent The Exit à Poissy les 5 escape game réalisés par une vingtaine d’élèves de seconde du Corbusier sont étonnants : « Honnêtement, nous ne nous attendions pas à ça », révèle Romain qui est venu, jeudi 9 juin, avec ses collègues pour découvrir les réalisations des jeunes, à l’invitation des trois professeurs qui ont encadré les élèves, Vincent Perrin (physique chimie), Mathieu Coin (mathématiques) et Diane Freyssenet (mathématiques).
Si le résultat s’avère ludique, au point que élèves comme enseignants du Corbu ont pu tester les escape game durant toute la semaine, le projet est parfaitement cadré du point de vue pédagogique. « Nous nous inscrivons dans le projet I3 destiné à renforcer l’enseignement des sciences au sein du lycée, détaille Vincent Perrin. En Seconde, les élèves volontaires peuvent participer au projet Intégration : pendant les deux premiers semestres, ils disposent de deux heures supplémentaires par semaine pour travailler les mathématiques (à travers la cryptographie) et la physique-chimie (à travers l’électronique et les micro-contrôleurs). Le troisième semestre, il leur est demandé de réaliser des escape game dans lesquels ils doivent utiliser les connaissances acquises. » Pour cette première année du Projet intégration, ce sont cinq escape game qui ont vu le jour dans les salles du 3e étage du Corbusier : Il était un fou, Kaos Theras, L’envers du décor, Lost sense et Condamnés.
Dans chacun d’eux, les joueurs ont dû fouiller, observer et surtout se creuser les méninges pour ouvrir les coffres avec des micro-capteurs plongés dans de l’eau glacée ou grâce à la réflexion d’un laser dans une glace. Il leur a aussi fallu utiliser des procédés chimiques pour transformer la couleur d’un liquide ou exploiter les ressources de la programmation Python pour résoudre une énigme.
« Les jeunes ont fait preuve d’énormément de créativité sans beaucoup de moyens, s’étonne encore Romain de The Exit. Les escape game sont bien pensés, ils peuvent être fiers d’eux. »
« Ce projet, c’est à la fois du jeu et du travail, sourit Alice, qui appartenait à l’équipe Kaos Theras. Au début, on a surtout essayé d’appliquer ce qu’on a appris puis on s’est tous pris au jeu quand il a fallu élaborer les scénarios, imaginer les énigmes. Je suis heureuse de voir que ce qu’on a fait marche et a plu aux gens. »